L’affaire du mari suspicieuxMon voilier filait à travers les archipels tel la foudre lors d’un orage. Je traversais actuellement les îles Soleils, très réputées pour leurs centres de vacances et leurs innombrables bars nautiques. Lors de la pleine saison, on dénombre plus de dix mille touristes venant profiter de la douceur du coin. Bénéficiant de nombreux hauts fonds, beaucoup de taverniers avaient tout simplement ouverts des bars au beau milieu de l’océan. On s’y rendait en bateau où à la nage selon la distance qui les séparait des rivages. Et ainsi le client pouvait profiter du décor paradisiaque en dégustant des cocktails, tous à base de rhum. Un coin de paradis, une destination favorite dont l’heureux propriétaire n’était autre que
Spirou lui-même, le leader des Impérium.
Il est en général bien agréable de s’aventurer dans ce coin, sauf que cette fois ci j’étais poursuivie par trois trafiquants parfois appelé
marchants ambulants par leurs clients, qui en oublient alors que ce sont des voleurs et des esclavagistes en puissance. Situation bien plus désagréable surtout lorsque l’on sait que l’un d’entre eux est armé d’un Kopis.
Et pourtant cette petite enquête avait bien commencé.
Quelques heures plus tôt. Je suis
Xiao Hong, mais mes amis m’appellent tout simplement
Xiao. Je suis une détective privée embauchée par l’alliance Impérium et je travaille sur une multitude d’affaires en tout genre. Mais, comme dans tout travail de détective, le fond de commerce reste les affaires de cœur, d’infidélité, de mari ou femme trompés. Bref rien d’extraordinaire. Bien avant de travailler pour l’alliance Impérium j’étais au service de
Cléopâtre. Ma maitresse avait dans un premier temps signé des accords avec La ligue du Péloponnèse avant de se rétracter puis de ratifier un traité d’alliance au sein même du puissant Impérium. Cependant tous les empires ont le même problème : le crime et la corruption. Les dirigeants se sont alors réunis et ont voté un budget pour créer une agence de détectives indépendants au sein même de l’alliance. Cette agence pris le nom de
Azuria. Et j’en fus l’un des premiers détectives.
Ce jour là, je me prélassais au bureau, relisant les comptes rendus des enquêtes précédentes. Une affaire de trafic de saphirs impliquant les ministres d’un dirigeant bien connu. Une affaire bien difficile qui allait faire tomber pas mal de têtes. Alors que je songeais à ce que j’allais faire de ma soirée, un messager me livra une missive de la part de
Spirou.
«
Cher
Xiao, je vous félicite pour le dénouement de cette difficile affaire, voilà un bon moment que nous cherchions à faire tomber ces truands mais nous manquions de preuves.
Je ne vous envoie pas seulement ce message en guise de remerciement, mais j’ai en face de moi un ami, chef de production dans une fabrique de Kopis, qui a un souci personnel. Compte tenu des bonnes relations que nous entretenons et du prix imbattable qu’il me confère en armement, je me suis permis de vous transmettre sa requête.
Mr Tyler est actuellement marié avec
Hikari, une jeune femme d’origine nuitalienne qu’il a rencontrée dans ces même contrées au court d’un de ses voyages. Ce dernier soupçonne fortement son épouse de le tromper avec un de ses compatriotes et souhaiterais s’assurer de sa fidélité.
Cette dernière va sous peu partir en vacance aux îles Soleils, comme vous opérez dans ce secteur, pourriez vous vous occuper de cette affaire et vous assurer que monsieur
Tyler a raison ou tord quant à ses soupçon ?
Cordialement,
Spirou. »
Les nuitaliens sont une tribu très pauvre qui n’a connu que la servitude et l’esclavagisme. Ils n’ont jamais vraiment eu de dirigeant et on les appelle ainsi car ils vouent un culte à la déesse de la nuit. Les femmes nuitaliennes sont de très bonnes manipulatrices, capable de vous mentir pendant des années et de disparaître du jour au lendemain sans aucun remord. J’en sais quelque chose.
Spirou avait joint à sa missive un portrait de Hikari. C’était assurément une superbe femme, au sourire très lumineux. J’ignorais à quoi ressemblait
Tyler mais beaucoup de ses amis devaient l’envier d’avoir une telle femme.
Le navire qui amenait
Hikari arrivait dans cinq heures au port des îles Soleil. Il ne m’en fallait que deux pour y parvenir, mais aujourd’hui c’était jeudi, et jeudi il y a le marcher flottant. Ce qui dit de fortes chances d’encombrement fluviaux et des retards assurés. Je partis donc immédiatement à la rencontre de Hikari.
Une fois arrivée au port, je m’installai sur une terrasse en attendant patiemment que ma cliente franchisse l’immigration. On ne rentre pas dans les îles de l’impérium comme dans un moulin et les services de douanes sont très pointilleux. Au bout d’une heure cette dernière apparue, accompagnée d’un homme visiblement du même âge qu’elle-même. « Voilà qui est mauvais signe » pensais-je. En général dans les enquêtes que je mène, lorsqu’un homme commence à soupçonner sa femme c’est qu’il y a longtemps que celle-ci le trompe. Et celle-ci ne devait avoir aucun mal à trouver de prétendants.
Je la pris en filature, elle et son compagnon. Ces derniers avaient réservé une chambre d’hôte dans un hôtel luxueux en plein centre ville. Une fois nos amis montés dans leur chambre, je m’approchai de la réception et demanda à consulter le registre. Contre un peu de monnaie, l’aubergiste accepta de me laisser jeter un coup d’œil. Car tout s’achète ici. Oui, vraiment tout, tant que vous avez de quoi payer. Le registre stipulait que deux chambres avaient été réservée, et nos amis étaient justement deux. Ce n’est pas ce que j’espérais voir, si une seule chambre avait été réservée il m’aurait été plus facile de les confondre. Mais j’avais plus d’un tour dans mon sac.
Je m’approchai alors de la diligence qui les avait amenés à cet hôtel. Le cocher me dit alors avoir reçu comme instruction de
Hikari elle-même de les attendre car ils ne resteraient pas longtemps dans cet hôtel. Assez malicieux comme stratagème, pour brouiller les pistes, Hikari avait l’intention de faire croire qu’elle résidait dans un hôtel de renommée au centre ville alors qu’elle n’y est passée que pour signer le registre. Le cocher, toujours contre un peu de monnaie, accepta de me retrouver à 8h00 le lendemain matin et de m’emmener là où Hikari allait se rendre ce soir.
Je pris une chambre dans le même hotêl. La nuit venue je suis partie jouer aux cartes avec des marins, souvents ivres et pensant pouvoir me gagner aux jeu et m’emmener dans leur lit. Bien mal leur en pris car c’est moi qui rafla les grosses mises à la grande déception de tout les aventuriers et chasseurs en tout genre qui rentrèrent alors bredouilles. Pour ma part ce fut une bonne soirée. Une fois de retour à l’hotêl, je demanda à l’aubergiste de me réveiller à 6h00 du matin et je me dirigea vers ma chambre. Après un brin de toilette, je ne tarda pas à sombrer dans les bras de morphée. La journée de demain s’annonçait prometteuse et je me demandais ce que j’allais découvrir sur Hikari.
A suivre…Voilà dites moi ce que vous en pensez et si ça vous a plu?